L’enseignante timide qui a dépassé ses peurs

Ma quête d’équilibre : entre passion et surmenage

J'ai débuté ma carrière en partageant ma passion pour la langue anglaise en tant qu'enseignante dans une école d'ingénieurs spécialisée en aéronautique. J’ai commencé à 22 ans et faire cours face à des classes de 40 étudiants à peine plus jeunes que moi a été un défi considérable ! Ma grande timidité, mon syndrome de l'imposteur, mon besoin de reconnaissance et mon perfectionnisme n’ont pas facilité les choses !

Pourtant, dès le début, je me suis sentie à ma place, alignée avec la mission de transmettre mes connaissances. J’ai adoré enseigner, motiver, cadrer, trouver la bonne manière d’expliquer, échanger avec les étudiants... Mon engagement était fort, surtout envers les élèves en difficultés. Constater les progrès des élèves qui manquaient de confiance en eux ou qui se percevaient comme « nuls » en anglais était une victoire personnelle ! Ce chapitre de ma vie a duré 12 ans et je suis heureuse de continuer à avoir des nouvelles de mes anciens élèves qui ont marqué lé debut de ma carrière !

Mon implication dans cette école ne s'est pas limitée à l'enseignement. Pendant 7 ans, j'ai occupé divers postes à responsabilités, dont celui de directrice pédagogique de la prépa, supervisant 4 sites. Grâce à l’envergure du poste, j’ai énormément appris et grandi pendant toutes ces années ! Le désir d’amélioration continue et du bien-être des étudiants, ainsi que de mes collègues, étaient mes moteurs. Cette période m’a permis de déployer une grande partie de mon potentiel et de développer ma confiance en moi. Mais ce n’était qu’un début…

Ma nature touche-à-tout ne s'est pas arrêtée là… J’ai pris en charge des projets et des services qui dépassaient largement mon périmètre, tant ma curiosité et mon envie d’apprendre, de construire, d’améliorer étaient fortes. Mon besoin de reconnaissance était sûrement également en jeu… Alors, petit à petit, mon enthousiasme des débuts a laissé la place au surmenage et j’ai commencé à fonctionner en mode « survie ».

Sans compter que j’avais une vie de famille riche, avec 3 jeunes enfants, et mon engagement dans leur éducation était une priorité absolue pour moi. Je me devais d’être sur tous les fronts et d’être infaillible. Les gens étaient souvent admiratifs et on me demandait régulièrement comment j’arrivais à tout gérer. C’était une fierté pour moi.

La période du Covid a été une expérience extrêmement intense personnellement et professionnellement sur les plans technique, humain, émotionnel. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que je n’étais plus à ma place, en désaccord avec la direction prise par mon entreprise et ses valeurs.